Au bazar de Bagdad, par une chaude journée d’été, un homme vendant la glace qu’il a apportée de la montagne, essuyait la sueur de son front avec sa main et suppliait les passants : « Personne n’achète de la glace à ce pauvre dont le capital se dissout sans cesse ? » À ce moment-là, le derviche qui traversait le bazar et qui vit cette scène s’écria soudain : « Oh, mon capital ! ». Les personnes se trouvant à ses côtés lui demandèrent la raison de ses pleurs. Désignant le vendeur de glace, il dit : « Ce n’est pas seulement sa glace qui fond, c’est ma vie. »
La vie humaine est comme ces glaçons qui fondent, par temps de chaleur. Plus il passera sa vie dans le chemin d’Allah et dans de bonnes œuvres, plus il économisera. Chaque seconde qu’il passe et qu’il gaspille lui reviendra sous forme de regret et de lamentation.
Chaque matin, une nouvelle page vierge nous attend. Nous remplissons ces pages avec de nombreuses actions, préoccupations et réflexions tout au long de la journée. L’homme aborde la fin en réduisant le nombre de pages qui lui étaient réservées dès sa naissance. Tous les êtres vivants tirent leur part de ce flux. Cependant, les humains sont les créatures qui peuvent tirer le meilleur parti, à la fois mentalement et physiquement, en raison de leur conscience de la mort. Parce qu’il a résisté à l’épreuve du temps entre les deux obstacles de la vie et de la mort. « Le temps est une scie silencieuse. » dit Kant. La scie visualise la fatigue écrasante de la vie.
Le plus grand capital, le temps
Allah Tout-Puissant (swt) Il n’est en aucun cas associé au temps et au lieu. L’homme, en revanche, est soumis à un corps mortel et un temps, chargé de le dépenser. Le Prophète (sws) a dit : « Les individus qui ont deux jours égaux ont été trompés. » Il a souligné qu’un musulman devrait être constamment en alerte face au temps, et qu’il devrait mettre à jour et renouveler son comportement et ses connaissances face à son flux uniforme. Des jours égaux sont la preuve d’une perte de conscience du temps. Cet avertissement prophétique contient des indices pour changer la relation de l’homme avec le temps afin de le mettre au profit de l’homme. Le temps est le plus grand capital de l’homme. Il le bénira au point où il l’utilisera à fond, et il pourra prospérer dans son monde et dans le monde à venir. Dans le cas contraire, l’homme sera consommé par le temps lui-même. La vie de ce monde d’ici-bas est le champ de l’au-delà. Peu importe ce qu’une personne sème ici, elle le retrouvera dans l’au-delà éternel. La situation de l’homme sur cette Terre est comme celle d’un agriculteur, qui doit toujours faire attention aux changements des saisons, à la pluie, au soleil, afin que ce qu’il a semé ne soit pas gaspillé.
L’ordre des priorités
Tous les aspects de la vie sont des bénédictions et des cadeaux d’Allah (swt) à ses serviteurs. Il a créé l’homme à partir de rien avec son pouvoir infini et l’a envoyé dans ce monde en tant que propriétaire d’une âme et d’un corps, qui a été doté de bénédictions telles que la faculté de parler, de voir, de marcher, de respirer, mais aussi d’un esprit et d’un cœur. Toutes les bénédictions données à l’homme lui sont confiées. Allah (swt), l’unique propriétaire de l’existence, a dit qu’il n’a pas créé l’homme sans raison : « Pensez-vous que Nous vous avions créés sans but, et que vous ne seriez pas ramenés vers Nous ? » (Al-Mu’minun 23/115) Une chose que les musulmans doivent garder à l’esprit lorsqu’ils utilisent des bénédictions, c’est que celles-ci lui sont confiées, et il sera responsable de tout le jour du jugement : « Puis, assurément, vous serez interrogés, ce jour-là, sur les délices. » (At-Takathur 102/8) De plus, le gaspillage des bénédictions est condamné dans le Coran, et il est dit que ceux qui gaspillent ne seront pas aimés d’Allah. (Al-An’am 6/141)
L’homme ne doit pas perdre son temps, qui est son seul capital, et ne doit pas tomber dans l’insouciance ou la complaisance, et doit l’utiliser conformément à ses responsabilités sur terre. Dans la sourate Asr, Allah (swt) nous informe clairement à quel point le temps est précieux : « Par le Temps ! L’homme est certes, en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement l’endurance. » Dieu, le vrai propriétaire du temps et de la vie, commence par un serment à l’heure ; Il a déclaré que toutes les actions et discours autres que conseiller la foi, les bonnes actions, la vérité et la patience conduiront les gens à la déception. À ce stade, un autre point que nous ne pouvons ignorer est la vitesse. Avec l’évolution des temps, les gens se sentent toujours en retard, ce qui les fait tomber dans l’ignorance. Le système, qui réduit la notion de temps à un objet de valeurs de production, a précipité l’individu sans faire de distinction entre qualifié et non qualifié. Face au temps qui passe, une personne ne peut pas prédire ce qu’elle regrettera dans le futur, ce qu’elle fera et ce qu’elle ne fera pas. Parce que nous vivons à une époque où les gens ne peuvent pas réussir dans de nombreux domaines, de l’éducation à la vie professionnelle, de la vie familiale à la vie sociale, ils ne peuvent pas consacrer leur temps au travail, ils sont donc absolument insatisfaits de la réalité. Face au temps qui s’écoule, il faut s’arrêter et trier les priorités. Ce faisant, s’appuyer sur une discipline et un ensemble de valeurs qui transcendent l’âge et le conditionnement qui lui sont imposés lui permettra de trouver le choix le plus regrettable au bout du chemin. La valeur d’une personne est déterminée par le travail qu’elle accompli. Selon le célèbre dicton de Jean Jacques Rousseau, « L’âme descend ou s’élève au niveau du travail qu’elle entreprend sans même s’en rendre compte. » Les efforts pour faire bon usage du temps nous conduiront naturellement à des occupations de haute signification. Parce que la vie vouée à une fin empêche les gens d’avoir le confort de faire ce qu’ils veulent et les pousse à être un individu responsable. À cet égard, le temps mène toujours à la qualité, à la bonté et à la vérité, bien qu’il restreint les personnes.